Message de l'ambassadeur
Cette année marque le 20e anniversaire de ma nomination en tant qu'Ambassadeur de bonne volonté de l'OMS pour l'élimination de la lèpre. Je profite de cette occasion pour lancer une campagne de 10 mois à destination des parties prenantes intitulée « N'oubliez pas la lèpre ». Pendant toute la durée de la campagne, j'aimerais partager ici quelques réflexions sur mon rôle et la façon dont je l'ai abordé.
Mon père était un homme qui a consacré sa vie au service des autres. Quand il était jeune, une adolescente qui vivait dans son quartier a soudainement disparu. Il a découvert plus tard qu'elle avait été forcée de partir à cause de la lèpre, et il était en colère que quelque chose d'aussi injuste puisse arriver.
En 1976, j'ai accompagné mon père à la cérémonie d'ouverture d'un hôpital en Corée du Sud. Quand nous sommes allés rendre visite aux patients, leur apparence sans expression, sans aucune lumière dans leurs yeux, m'a surpris au point que je suis resté là à la porte. Mais mon père est juste entré et s'est engagé naturellement, frottant leurs membres bandés, faisant des câlins et prononçant des mots d'encouragement. Sous le choc, et saisissant seulement qu'il s'agissait d'un monde dont je ne savais rien, j'ai décidé alors que je ferais de ma mission de vie de suivre son exemple. Depuis 45 ans, je travaille à réduire le nombre de patients et à garantir les droits humains de chaque personne touchée.
J'ai trois philosophies personnelles que j'utilise pour guider mes actions : 1) l'endroit où les problèmes surviennent est aussi celui où les solutions seront trouvées ; 2) agir pour transformer la société requiert un esprit fort et engagé, capable de résister aux épreuves ; et 3) je dois continuer jusqu'à ce que les résultats soient obtenus. Sur la base de ces philosophies, j'ai effectué plus de 200 voyages dans près de 100 pays afin de découvrir de première main les problèmes et les solutions.
Yohei Sasakawa
Ambassadeur de bonne volonté de l'OMS pour l'élimination de la lèpre
